La manne nécessaire, le pain quotidien
Si par nature l’être humain est un éternel insatisfait, très souvent incapable de se contenter du peu qu’il a (ce qui peut aussi se comprendre), nous oublions toujours que la Parole de Dieu ne nous promet pas une vie remplie d’excès, mais de nous donner notre pain quotidien.
La nourriture que le bon berger donne à ses brebis est d’abord spirituelle, mais puisque nous sommes des êtres faits de chair, nous avons aussi besoin de subvenir à nos besoins physiologiques. Dieu ne nous donne ni en moins ni en trop. Ce que nous comprenons et que nous qualifions de « pas assez » ou « c’est beaucoup trop » est ce que Dieu appelle le « nécessaire ». Le nécessaire n’est pas d’abord la quantité, mais c’est premièrement ce qui vous est nécessaire pour vivre et réussir.
La jalousie est une jalousie chronique qui déteint sur tous les hommes. Elle est notamment alimentée par le sentiment d’injustice que l’on ressent quand nous nous sentons lésés ou injustement rétribués. Même en tant que Chrétien, nous pouvons ressentir ce sentiment, qui nous laisserait penser que Dieu est injuste. Vous qui vous sanctifier depuis tant d’années, nous ne mariez pas depuis tant d’année alors que ce qui font le mal le sont. Vous qui priez plus que d’autre, avez tant de difficulté a trouvé un emploi, ou à joindre les deux bouts en fin de mois. Nous avons tous ressenti des sentiments d’injustice, ce qui est normal d’une certaine manière. Mais le nécessaire est ce qui permet à Dieu d’endurer notre foi, notre sincérité, mais aussi de nous protéger. En effet, les désirs de nos cœurs ne sont pas conformes à sa justice. Ce que nous demandons a souvent pour but d’assouvir un plaisir ou une pulsion. Or rentrer dans cette dynamique mets en danger votre vie spirituelle. Nous avons tendance à délaisser Dieu lorsque nous avons le ventre repu et une vie confortable. Les excès sur le plan physique et sur le plan spirituel conduisent plus facilement vers une déchéance et vers une apostasie.
Le Seigneur reprochait aux enfants d’Israël d’être devenus "gras". Cette réprimande ne concernait pas leur apparence physique, mais plutôt leur état spirituel. Ce peuple était devenu spirituellement passif, feignant, et rempli des plaisirs du monde. Le cœur de ce peuple s’était détourné du Seigneur à cause des plaisirs du monde. Ils en sont devenus "gras". Ils ont été intoxiqués à une extrême mesure, et cette décadence les a poussés à franchir le pas de l’idolâtrie, de l’orgueil et l’arrogance, au point de blasphémer contre Dieu.
La vérité est que Dieu veut nous donner la vie éternelle. Toutefois la voie du Salut que nous empruntons est remplie d’embuche. Les charmes de ce monde que nous affectionnons tellement peuvent nous empêcher d’entendre la voix du Seigneur, et nous faire rater le ciel. Nous avons donc besoin du nécessaire. La prière bien connue du « Notre Père » présente la manière dont nous devons demander au Seigneur. Jésus nous fait comprendre que nous avons besoin de notre pain quotidien, de ce qui nous est nécessaire. D’ailleurs, les excès peuvent provoquent un désir d’autosatisfaction et un sentiment dangereux qui nous laisserait penser que nous n’avons plus besoin du Seigneur.
Les grâces du Seigneur sont semblables à la manne qui tombait dans le désert sur le peuple hébreu. Nous recevons des grâces chaque jour, même si nous ne le voyons pas ou ne le comprenons pas toujours. Par ailleurs, avoir à manger ou à boire sans en manquer est une grâce. De même, la santé et la paix sont aussi des bénédictions. Il est vrai que nous cherchons parfois à vouloir bénéficier des mêmes grâces qu’une autre personne. Il est vrai que lorsque nous ne voyons pas ce que notre cœur désire arriver, nous avons le sentiment d’être lésés et oubliés. C’est un sentiment que nous connaissons tous, mais qu’il faut apprendre à surpasser. Mieux vaut l’homme qui est d’un esprit patient que l’homme qui est d’un esprit hautain. (Ecclésiaste 7 :8)
Dieu est un père qui aime ses enfants et qui nous donne ce dont nous avons. Le Seigneur sait que nous avons des besoins et des souhaits.